- EAN13
- 9782081204911
- ISBN
- 978-2-08-120491-1
- Éditeur
- Flammarion
- Date de publication
- 08/04/2009
- Collection
- Littérature française
- Nombre de pages
- 115
- Dimensions
- 19 x 12 x 0,9 cm
- Poids
- 120 g
- Langue
- français
- Code dewey
- 843
- Fiches UNIMARC
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Dialogues avec Yvon Le Men
Yvon Le Men, le poète, est aussi romancier
Avec « Si tu me quittes, je m’en vais », l’écrivain breton se lance une deuxième fois dans le roman.
Il a désormais passé la cinquantaine. Mais il y a toujours, chez Yvon Le Men, quelque chose du jeune homme exalté qui montait sur scène pour, tout à la fois, déclamer ses vers et proclamer à la face du monde qu’il y avait encore de la place pour une vie de poète au début des années 1970.
Un siècle après Rimbaud qui s’en allait « les poings dans ses poches crevées », vêtu de « son paletot qui devenait idéal » à force d’usure, le jeune Le Men arpentait la France avec « une veste de velours côtelé noire de chez Laffont, une chemise du Secours Catholique, un jean mais pas Lewis, une paire de chaussures en skaï, mais neuves [...] une bague navajo à la main droite. »
Et il aimait, à la folie, les jeunes femmes brunes ou blondes que la vie mettait sur son chemin. Coralie, l’héroïne de son nouveau livre, « Si tu me quittes, je m’en vais », a été l’une d’elles. Ou bien une femme qui lui ressemblait. A moins que ce ne soit une de celles qu’il aurait aimé rencontrer, et à laquelle il a donné un prénom emprunté à Balzac. « C’est la prostituée dont s’éprend Lucien de Rubempré, la seule qui se donne vraiment. »
Longtemps, la poésie a tenu la première place dans sa vie. « Elle est mon chemin, et c’est quelque chose que, dès 18 ans, alors que je publiais mon premier recueil, j’ai voulu pratiquer parmi les gens » indique Yvon Le Men. La poésie constitue son axe vertical dans l’horizontalité du quotidien, l’élément toujours inattendu extraordinaire dans la banalité des jours qui passent.
La prose s’est glissée dans son écriture depuis une dizaine d’années. En récits d’abord, avec « Le petit tailleur de shorts » publié en 1996 et tout récemment réédité, « La clef de la chapelle est au café en d’en face » (1997), « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » (1999). Puis en romans : « Elle était une fois » (2003), et « Si tu me quittes, je m’en vais » (éditions Flammarion).
« Ce qui reste dans ma mémoire à propos des gens que j’ai connus, ce sont quelques détails, un éclat de voix, une aura, une robe qui passe. C’est sur ces des bouts de ficelle que je crée mes personnages. J’aime raconter de belles histoires. J’ai travaillé la poésie pendant vingt-cinq ans. Elle m’aide à trouver le rythme pour la prose. »
Le rythme tient notamment à l’alternance entre la prose et les poèmes glissés entre les chapitres. Et à l’humour du récit qui peut étonner de la part d’un auteur qui manie volontiers l’écorché dans ses poèmes. «Je n’aime pas l’ironie qui s’exerce au détriment des autres. Mais il faut de l’humour pour faire passer les situations graves et, pour moi, humour va avec amour.
Dans « Si tu me quittes, je m’en vais », on s’amuse du narrateur, jeune Breton tombé en amour pour une jeune femme extravagante et romanesque, ancienne call-girl aussi vénéneuse que paumée, qui tutoie la mort comme une amie chère. On croise au fil des pages des chefs indiens venus parler de leurs luttes aux Bretons, quelques amis des années 1970 qui le sont restés, un chanteur engagé, un académicien décalé.
Cela se passe en Belgique, en Bretagne et à Lannion, où Yvon Le Men logeait ses passions tumultueuses dans un appartement miteux de la venelle du Bois d’Amour (un nom qui ne s’invente pas !). Il vit toujours dans la ville des Côtes d’Armor où il invite les poètes du monde entier au Carré Magique, la scène nationale, entre deux voyages au bout du monde. Il revient tout juste de Chine, invité par l’Ambassade de France à l’occasion du « Printemps des poètes ».
5 questions posées à Yvon Le Men, à l'occasion de la sortie de son livre "Si tu me quittes, je m'en vais" (Flammarion).
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