- EAN13
- 9782844183194
- ISBN
- 978-2-84418-319-4
- Éditeur
- La Part Commune
- Date de publication
- 10/09/2015
- Collection
- LITTERATURE
- Nombre de pages
- 128
- Dimensions
- 17 x 12 x 0,5 cm
- Poids
- 115 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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"J’écris l’histoire de la petite plage de sable blanc. Une histoire qui dure. Une histoire d’enfance, mais qui se prolonge, comme l’écume ne cesse de sourdre de la mer. Une plage où j’ai couru dans les vagues, joué sur le sable, ramassé des coquillages. Pareille au verger, au coin de rivière, au jardin public qui, pour d’autres, est le paysage premier.
Elle me parle à voix basse, ma petite plage. Un anneau de granit est posé sur ses sables. Ses hauts rochers font abri dans la courbe protectrice de sa crique. Des rochers qu’on dirait alignés par des géants de légende aborigène. C’est un lieu presque irréel, comme si les contraires se fondaient en elle. À la fois rassurante, serrée sur son enceinte de pierre, mais aussi ouverte à l’inconnu, à la rage, aux fureurs. Des vagues, du vent, du monde. La petite plage est la gardienne, c’est son pacte avec les oiseaux de mer et les rochers.
Le vent l’étreint, la mord, la ronge parfois jusqu’à l’os. Les dunes mangées d’air fou en savent quelque chose. Ici la mer aux deux bouts de la Manche s’ouvre sur les grandes portes du vent. Entre mer et ciel, la petite plage n’en finit pas de dilater la vie, la sienne, la mienne aussi. J’y reviens souvent, j’aime marcher des heures durant sur les sables et les dunes. Où se promener en rêve, sinon là, entre les tamaris tordus comme les oliviers de Van Gogh et les oiseaux de mer qu’on dirait photographiés par Martine Franck à Thoraigh Island ? La petite plage recueille les présages et les rumeurs dans les voix tumultueuses de ses vagues. Il me suffit d’être à l’écoute. Comme elle bouge et change sans cesse, elle dépose en moi des choses qui n’ont plus rien à voir avec la terre. Rêves fluides et fragiles comme les sables ou le sillage des barques et qui, certains jours, me prennent, rien qu’à entendre claquer les voileries célestes."
Elle me parle à voix basse, ma petite plage. Un anneau de granit est posé sur ses sables. Ses hauts rochers font abri dans la courbe protectrice de sa crique. Des rochers qu’on dirait alignés par des géants de légende aborigène. C’est un lieu presque irréel, comme si les contraires se fondaient en elle. À la fois rassurante, serrée sur son enceinte de pierre, mais aussi ouverte à l’inconnu, à la rage, aux fureurs. Des vagues, du vent, du monde. La petite plage est la gardienne, c’est son pacte avec les oiseaux de mer et les rochers.
Le vent l’étreint, la mord, la ronge parfois jusqu’à l’os. Les dunes mangées d’air fou en savent quelque chose. Ici la mer aux deux bouts de la Manche s’ouvre sur les grandes portes du vent. Entre mer et ciel, la petite plage n’en finit pas de dilater la vie, la sienne, la mienne aussi. J’y reviens souvent, j’aime marcher des heures durant sur les sables et les dunes. Où se promener en rêve, sinon là, entre les tamaris tordus comme les oliviers de Van Gogh et les oiseaux de mer qu’on dirait photographiés par Martine Franck à Thoraigh Island ? La petite plage recueille les présages et les rumeurs dans les voix tumultueuses de ses vagues. Il me suffit d’être à l’écoute. Comme elle bouge et change sans cesse, elle dépose en moi des choses qui n’ont plus rien à voir avec la terre. Rêves fluides et fragiles comme les sables ou le sillage des barques et qui, certains jours, me prennent, rien qu’à entendre claquer les voileries célestes."
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