Mères, une relation malmenée
EAN13
9782841878987
ISBN
978-2-84187-898-7
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
ARCHIPEL.ARCHIP
Nombre de pages
280
Dimensions
22,5 x 14 cm
Poids
250 g
Langue
français
Code dewey
155.646
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Mères

une relation malmenée

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Préface de

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Montréal, Québec, H3N 1W3.

eISBN 978-2-8098-1179-7

Copyright © L'Archipel, 2007.

« Je vous salue, majestés de nos mères. Je vous salue, mères pleines de grâce, saintes sentinelles, courage et bonté, chaleur et regard d'amour, vous aux yeux qui devinent, vous qui savez tout de suite si les méchants nous ont fait de la peine, vous, seuls humains en qui nous puissions avoir confiance et qui jamais ne nous trahirez, je vous salue, mères qui pensez à nous sans cesse et jusque dans vos sommeils, mères qui pardonnez toujours et caressez nos fronts de vos mains flétries, mères qui nous attendez, mères qui êtes toujours à la fenêtre pour nous regarder partir, mères qui nous trouvez incomparables et uniques, mères qui ne vous lassez jamais de nous servir et de nous couvrir et de nous border au lit même si nous avons quarante ans, qui ne nous aimez pas moins si nous sommes laids, ratés, avilis, faibles ou lâches, mères qui parfois me faites croire en Dieu. »

Albert Cohen

Préface

L'importance du livre de Sylvette Desmeuzes-Balland ne doit pas être sous-estimée. L'auteur aborde le sujet toujours exaltant et parfois douloureux des relations entre mère et fils. Ce travail est particulièrement original, car il ne s'agit ni d'un témoignage ni d'une œuvre théorique constituée à partir de l'expérience d'une pratique professionnelle qu'elle viserait à légitimer. Au terme d'une enquête approfondie dont il faut bien dire qu'elle a peu d'équivalents aujourd'hui, Sylvette Desmeuzes-Balland donne la parole aux mères de garçons : de tout leur cœur, le plus souvent avec tendresse et humour, avec quelque injustice à l'occasion, mais toujours avec la plus grande authenticité, elles expriment leurs attentes, leurs espoirs et leurs inquiétudes vis-à-vis de leurs fils.

Son travail nous interpelle à plus d'un titre. Comment, dans le monde actuel, une jeune femme se trouve-t-elle transformée lorsqu'elle devient mère d'un fils ? Que représente la maternité dans un temps où il semble plus facile d'être amante et insérée dans une vie professionnelle active que de perpétuer le seul rôle dévolu uniquement aux femmes ? Il n'y a pas si longtemps, la femme qui travailleétait un pis-aller face à la noblesse de la mère au foyer. Aujourd'hui, un certain nombre de leurs revendications ayant été satisfaites, les femmes peuvent s'épanouir autrement qu'en imposant à leurs fils de réaliser pour elles les aspirations auxquelles elles avaient été contraintes de renoncer. Il leur reste pourtant, dans un monde où l'identité masculine devient problématique, entraînant un malaise de nombreux pères, à permettre à leurs fils de vivre et d'assumer leur virilité sans angoisse et sans aliénation.

Sur ce point, les mutations récentes n'ont pas eu les mêmes conséquences pour les pères et pour les mères. Même si la condition masculine a considérablement évolué et évolue toujours, il existe une continuité au moins relative entre les pratiques d'autrefois et celles d'aujourd'hui. S'il n'est plus chef de famille, il reste que, dans la plupart des cas, comme ses père et grand-père, l'homme d'aujourd'hui quitte tous les jours son foyer pour affronter le monde social : entreprise, administration ou institutions diverses. Il y rencontre d'autres hommes et femmes. Même le plus fidèle des maris est profondément impliqué affectivement dans ses relations professionnelles. Mais, en exerçant son métier, il perçoit en échange des revenus qui assurent la survie des siens. Depuis toujours, le travail des pères, quand bien même serait-il pour certains un prétexte pour échapper à la vie familiale, est valorisé, ce dont témoigne, entre autres, la persistance d'une différence de rémunération, à qualification égale, entre hommes et femmes.

Pour les femmes, la situation actuelle est véritablement révolutionnaire car ce que leurs mères et grands-mères ont vécu fut rarement un modèle satisfaisant pour la vie à laquelle elles aspirent ; elles sont contraintes d'innover à chaque instant pour trouver des solutions adaptées. En même temps, les avancées de la condition féminine ne sont pas toujours aussi effectives qu'elles devraient l'être. L'émancipation féminine rencontre de nombreuses résistances, les unes avouées, d'autres implicites. Ainsi, dans la vie professionnelle, les discriminations persistent, les moindres n'étant pas les pratiques de harcèlement sexuel qu'il importe de dénoncer. Dans la vie privée, les contraintes, si elles sont plus insidieuses, ne sont pas moins fortes. Aux interdits traditionnels qui, pendant longtemps, et en partie aujourd'hui encore, ont relégué la femme à la cuisine, à l'éducation des enfants et à l'église, la société tend à imposer un modèle qui est un pied de nez aux aspirations des femmes : pour tenir dignement leur rang et par-là conquérir leur bonheur, elles doivent mener de front, et avec le même succès, carrière brillante, réussite familiale, maternité attentive et souci de leur intérieur. Tout à la fois, la femme d'aujourd'hui est une professionnelle battante, une amoureuse audacieuse, une mère attentive ; elle soigne sa maison comme ses tenues et, douée d'une capacité de travail sans égale, elle sait ménager du temps pour elle. Femme d'intérieur accomplie, son goût est cité en exemple, sa cuisine est une réussite comme sa conversation recherchée. Il va sans dire, enfin, que son élégance à la fois classique et un brin fantaisiste n'est jamais en défaut. À l'aise partout, elle n'est pourtant jamais conformiste. Ce programme étant bien sûr impossible à réaliser dans son intégralité, les mères réelles, contrairement à celles des papiers glacés, alors même qu'elles ont triomphé d'interdits anciens, sont aujourd'hui culpabilisées comme jamais.

Dès lors que les repères traditionnels ne jouent plus leur rôle et que des incertitudes sociales rendent l'avenir des fils plus aléatoire que celui des pères, les mères ont logiquement recherché les professionnels et les experts capables de prendre le relais des grands-mères, elles-mêmes largement dépassées. Ce mouvement, d'abord limité aux couches sociales les plus favorisées, s'est étendu aujourd'hui à l'ensemble de la population. C'est ce qui a conduit tous genres de « psy » – terme qui personnellement m'horripile par son imprécision – à occuper, avec un bonheur inégal, une place croissante dans l'espace public. C'est donc à juste titre que Sylvette Desmeuzes-Balland est amenée à se montrer parfois sévère. Il est bien évident que, pour les psychanalystes, il ne saurait être question de prodiguer le moindre conseil ni d'indiquer quoi que ce soit qui ressemble à une norme. Notre seule compétence est de tenter de soulager la souffrance psychique des personnes qui s'adressent à nous. Tous les cas sont différents, c'est pourquoi nous restons prudents – ce qui ne manque pas de nous être reproché – dans nos évaluations statistiques. De plus, l'essentiel des difficultés des enfants comme des adultes provient de leur monde intérieur, y compris dans la façon dont les images parentales ont été construites. En effet, l'inconscient est relativement peu modifié par les péripéties de l'existence. Mais la meilleure des éducations ne met pas à l'abri de certaines crises douloureuses inévitables et, en dehors de la prévention de carences affectives graves ou de maltraitances, nous ne saurions proposer de recettes. En son temps, Freud avait ...
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