- EAN13
- 9782918135838
- ISBN
- 978-2-918135-83-8
- Éditeur
- Éditions Dialogues
- Date de publication
- 07/06/2013
- Collection
- Littératures
- Dimensions
- 21,1 x 13,6 x 1,4 cm
- Poids
- 200 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Cliquez ici pour le commanderCe roman langagier familial, hommage de l’auteur à sa mère, linguiste instinctive, se lit comme une archive encore
vivante de la vie à l’usine et dans les familles ouvrières du XXᵉ siècle. Une vie faite de travail abrutissant, mais aussi d’invention, de panache et de style. La langue des pauvres était une langue riche.
Ce récit en garde la mémoire. Le livre est illustré de petites gravures représentant des objets d’antan au charme désuet.
Caroline, libraire chez Dialogues, nous propose ses coups de cœur de libraire, à savoir : Avant de disparaître, chronique de PSA-Aulnay de Sylvain Pattieu (éd. Plein jour), L'âme chevillée au corps d'Ève Lerner (éd. Dialogues) et Riche, pourquoi pas toi ? de Michel Pinçon, Monique Charlot-Pinçot et Marion Montaigne.
Ève Lerner nous parle de son livre L'âme chevillée au corps (éditions Dialogues) dans l'émission Dialogues littéraires, réalisation : Ronan Loup.
Courant d'ère Par Hervé Hamon
Courant d'ère Par Hervé Hamon - Les riches mots des pauvres
Ce livre-là n'aura pas de prix. Et pourtant, il n'a pas de prix, ce livre-là. Parce qu'il ne ressemble à rien d'ordinaire - et pourtant, ce dont il nous parle, c'est de la façon dont parlent ou parlaient les gens ordinaires. Ce livre-là n'est pas un roman, il ne nous narre point en long et en large, voire en travers, les amours de Paul et Paulette, si ce n'est de Paul et Paul ou de Paulette et Paulette. Et pourtant, ce livre-là nous emporte, nous fait voyager au sein de l'intimité singulière de ceux qu'on appelle le peuple. Singulière et collective, c'est toute la question, toute la question de la langue qui nous enclôt et nous traverse. Plutôt que de conter les péripéties de sa vie, sa maman, son papa, ses grands-parents, son enfance, ses voisins, l'auteure, Ève Lerner, nous restitue les mots, le parler de ces derniers, les mots de son père, pontonnier puis reproducteur en charpente métallique, les mots de sa mère, conductrice de pont roulant après que la manche de son pull eut été happée par une lameuse, ce qui faillit lui coûter « la vie et le bras droit ». Elle, Ève, l'enfant, ne parlait guère, elle était, dit-elle « une véritable éponge linguistique et sensorielle ». Et ça donne un livre, un sacré livre (*), je vous le garantis. Bien sûr, on commence par s'attendrir, par céder à la nostalgie, par saluer l'inventaire d'inventions. « Ça pèse un âne mort », « J'ai laissé flotter les rubans », « Tu vas finir à la barbouille », « La lisière ne vaut pas mieux que le drap », « Si tu ne sais pas quoi faire de ta peau », « Prendre une fluxion de pavés », « Il a pas une tête à sucer de la glace », « Ça hurlait au charron », « Elle marche à la dix heures dix », « Ça bat la godille », « Les yeux brodés au point de chausson », etc... Mais attention, attention au pittoresque langagier. Le livre d'Ève Lerner, tout précis, tout scrupuleux qu'il soit, n'a rien d'un glossaire, d'un archivage de cartes postales fanées, ni d'une collection de bons mots d'antan. Ce qui est épatant, là-dedans, c'est que la force du discours taille son chemin sans complaisance aucune, avec fraîcheur, avec tendresse, avec aussi toute la révolte, tout le silence rentré de ceux que l'injustice a façonnés, avec cet humour acide qui est l'ultime défense des offensés. On pense évidemment à Annie Ernaux, à son beau récit La Place. On est touché de saisir que, sans d'autres mots que les mots communs, les mots partagés, tant d'émotion puisse naître et, finalement, s'énoncer. On l'aura compris, ce livre-là est un hommage au « parler ouvrier », à la riche langue des pauvres. Achetez-le, c'est presque pour rien.
* Ève Lerner, L'âme chevillée au corps, Éditions Dialogues.
Commentaires des lecteurs
un message d'espoir et des mots pour le dire !
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