Les évêques français de Verdun à Vatican II, Une génération en mal d'héroïsme
EAN13
9782753523319
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les évêques français de Verdun à Vatican II

Une génération en mal d'héroïsme

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Les compromissions de l'épiscopat avec le régime du maréchal Pétain
constituent l'un des faits majeurs du catholicisme français au vingtième
siècle. Elles ne sauraient être analysées dans la seule chronologie de
l'Occupation, ni sans tenir compte de l'identité longue d'une génération au
pouvoir durant trente ans dans l'Église. Celle-ci s'est en effet construite
autour d'un évènement-matrice – la Grande Guerre – et d'un acte de naissance –
la condamnation de l'Action française voulue par Pie XI. À ce titre, les
années 1930 avaient connu un profond renouvellement du corps épiscopal, mieux
intégré dans la République du fait de son identité « ancien combattant » et
régénéré par le programme de conquête de l'Action catholique spécialisée.
L'avènement de Pétain brisa cet équilibre. Il effaça la libération romaine de
1926-1927 en faisant des prélats des notables du régime autoritaire et
nationaliste. La Libération créa un sérieux contentieux avec la République sur
la question de l'épuration hiérarchique, perçue par les intéressés comme une
remise en cause injuste de leur honneur patriotique. Le maréchalisme
obsidional des évêques qui trouva à s'exprimer sous la IVe République
constitua le symptôme du vieillissement prématuré de cette élite. Les crises
d'autorité de la période préconciliaire, la défense scolaire et la difficulté
de s'inscrire dans le renouvellement missionnaire révélèrent également un
essoufflement, avant que Vatican II ne représente la fin mise en scène de
cette dernière génération de Princes de l'Église. Après ce constat d'unité,
l'ouvrage comparatiste de Frédéric Le Moigne n'oublie pas de souligner les
points de rupture d'individualités par rapport au groupe (continuité de la
reconnaissance héroïque à la Libération, liens avec la démocratie-chrétienne,
lucidité durant la guerre d'Algérie). Se détachent parmi les 73 prélats
étudiés certains portraits symboles d'un catholicisme très visible dans ses
manifestations régionales et nationales. Ils ont pour nom : Cazaux, Feltin,
Martin, Petit de Julleville, Roques, Suhard...
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